BILJOU
Modèle de bilan hydrique forestier
- UMR Silva
Le drainage correspond aux sorties d’eau, latérales ou verticales, de l’unité de sol considérée. Le modèle Biljou© est un modèle dit 1D, c’est-à-dire qui ne représente que les flux d’eau verticaux. Ceci ne pose aucun problème pour tous les sites sans pente ou sur lesquels on peut considérer que les entrées et les sorties latérales d’eau sont égales. En revanche, le modèle reproduit mal les conditions différentes, par exemple le fonctionnement hydrique d’un bas-fond, où l’eau s’accumulera. Ces situations topographiques particulières nécessitent de mobiliser des modélisations 2D ou 3D qui reposent sur des conceptions différentes et sont beaucoup plus lourds à paramétrer.
La mesure du drainage vertical est difficile à réaliser et n’est pas effectuée en routine sur les sites-ateliers. Il existe des équipements comme les plaques lysimétriques (fonctionnant en gravité libre) ou les bougies poreuses (prélèvement d’eau sous une dépression). Ces équipements sont utilisés pour prélever une certaine fraction des eaux de drainage à plusieurs profondeurs dans le sol pour leur analyse chimique.
Recueil des eaux du sol au moyen de bougies poreuses (à gauche) et installation de plaques lysimétriques dans le sol (à droite).Les solutions du sol sont recueillies dans les flacons (ci-dessous)
Toutefois, ces équipements ne donnent pas des mesures quantitatives du flux de drainage. En effet, la dimension de la zone de collecte des plaques lysimétriques n’est pas connue : dans un horizon de sol donné, cette zone peut être plus grande ou plus faible que la surface de la plaque. Notre approche est alors le recours à la modélisation où le drainage est calculé par différence (voir fiche Bilan hydrique) entre la pluie incidente et la somme de l’évapotranspiration réelle (l’interception des précipitations est inclue dans l’ETR). Comme les autres flux hydriques, le flux de drainage est exprimé en mm d’eau (1mm = 1 L d’eau/m²).
Le flux de drainage correspond à un déplacement plus ou moins rapide d’eau libre dans le sol.
Deux situations peuvent être distingués :
Le drainage peut intervenir toute l’année, en liaison avec les processus décrits ci-dessus. Il est évidemment plus important en période de fortes précipitations. Il est égal au maximum (conditions d’état hydrique du sol à la capacité au champ, absence de transpiration) à la pluie incidente. Voir dans la fiche modélisation du bilan hydrique le principe du calcul du drainage dans les horizons de sol.
Peu d’informations quantitatives existent sur cette question, mais on sait que dès l’échelle décimétrique, il existe une forte variabilité spatiale du drainage en relation avec l’hétérogénéité de la texture, de la structure, de la densité et donc de la distribution de porosité dans le sol.
Nous avons réalisé des simulations pour un climat tempéré, lors d’une année humide et d’une année sèche, sous trois types de peuplements : résineux, feuillu à fort indice foliaire et feuillu à faible indice foliaire :
drainage (en mm) année humide (pluie 2000, 1017 mm) |
drainage (en mm) année sèche (pluie 2003, 661 mm) | |
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résineux | 254 | 84 |
feuillu fort LAI | 499 | 236 |
feuillu faible LAI | 573 | 259 |
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Badeau V, Ulrich E (2008) RENECOFOR - Etude critique de faisabilité sur : la comparabilité des données météorologiques « RENECOFOR » avec celles de Météo France, l’estimation de la réserve utile en eau du sol et le calcul des volumes d’eau drainée en vue du calcul de bilans minéraux sur les placettes du sous-réseau CATAENAT. Editeur : Office National des Forêts, Direction Technique et Commercial Bois, ISBN 978 – 2 – 84207 – 323 – 7, 108 p. et 166 pages annexes.
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