Les questions des utilisateurs...
Les choix et itinéraires techniques à la disposition des praticiens sont les principaux leviers pour
moduler le bilan hydrique des peuplements forestiers, dans la mesure où ce sont des cultures
pluviales, c’est à dire sans irrigation. De nombreuses recherches ont démontré l’incidence des
modifications du couvert sur les consommations en eau, et par voie de conséquence sur les flux
de drainage et sur les contraintes subies par les arbres.
Les praticiens posent divers types de questions
:
En lien avec le climat actuel
:
- comment comparer le niveau de sécheresse subie par un peuplement donné entre les années ?
- dans ma région, la sécheresse de 1976 a-t-elle été plus sévère que celle de 2003 ou de 2018 ?
- le dépérissement observé a-t-il été induit par des épisodes récents de sécheresse ?
En lien avec un climat modifié
:
- si la phénologie était modifiée par le climat futur, quelles seraient les conséquences sur les bilans hydriques ?
- quel impact sur la disponibilité en eau de mes peuplements si le climat futur suit une trajectoire de type RCP 4.5 ? ou pire encore RCP 8.5 ?
- si le climat change, comment quantifier les modifications disponibilité en eau pour les peuplements forestiers ?
- quelle pourrait être la probabilité d’occurrence d’années comparables aux sécheresses extrêmes connues par le passé (1976, 2003, 2018) ?
- quel indice foliaire serait nécessaire sous climat futur pour maintenir le déficit hydrique à un niveau comparable à celui du passé ?
En lien avec le type de couvert
:
- quelle est la consommation en eau d’un peuplement forestier décidu comparativement à un peuplement sempervirent ?
- quelle est la consommation en eau respective des arbres et du sous étage herbacé ?
- comment cette consommation se répartit-elle au cours de l’année ?
En lien avec le sol
:
- pour une année climatique donnée, des différences de propriétés du sol induisent-elles des différences de contraintes hydriques pour les peuplements ?
- quelles sont les périodes dans l’année où les différences de réserve en eau sols sont les plus
significatives pour la productivité des peuplements ?
- la substitution d'une espèce à racines superficielles par une espèce à racines profondes atténuerait-elle le déficit hydrique du sol ?
En lien avec les opérations sylvicoles
:
- peut-on quantifier l’amélioration du confort hydrique des arbres si le peuplement est éclairci ?
- comment doser l’indice foliaire des couverts pour une sylviculture économe en eau en fonction du climat et des propriétés des sols ?
En lien avec le cycle de l’eau
:
- quelle est l’incidence des forêts sur le drainage et l’écoulement des bassins versants ?
- le partitionnement entre eau verte et eau bleue est-il influencé par le type de couvert décidu ou sempervirent ?
- quel serait l’effet d’une substitution de forêts décidues par des plantations résineuses sur la restitution d’eau par drainage ?
En lien avec les variations géographiques de déficit hydrique en forêt :
:
- quelle était l’extension géographique de la sécheresse exceptionnelle de 2003 ? de 2018 ?
- quels sont les déficits hydriques moyens subis par les forêts dans les grandes régions écologiques françaises ?
- quelle année l’anomalie de sécheresse était-elle la plus forte pour les forêts décidues ? Pour les forêts sempervirentes ?